Ce que nous voyons vacille. Mais nous veillons.

Pour sa 38e édition, du 11 octobre au 21 novembre 2025, le Festival Les Instants Vidéo s’oppose à la nuit. Ici, la vidéo devient matière vivante, sensorielle et politique. Elle accueille les invisibles, les refoulé.e.s, les êtres en marge ou en fuite. Elle redonne du souffle à des territoires abîmés, à des archives brûlantes, à des corps qui n’acceptent plus d’être réduits au silence.
Dans un monde qui assèche les imaginaires, les artistes nous rendent au tremblement.
À travers leurs oeuvres, iels activent une mémoire critique et poétique du monde, en résistance aux amnésies modernes et aux narrations dominantes. Iels cherchent des formes lentes, des formes fiévreuses, d’autres langages.

Cette année, notre collectif artistique de 5 personnes aux profils pluriels et intimement liées au festival ont sélectionné avec soin 124 œuvres venues de 41 pays, qui composent la programmation : 19 projections, 3 expositions, 20 installations et 4 performances.

C’est aussi plus de 28 partenaires (structures artistiques, festivals, cinéma, associations sociales et éducatives…) qui rendent cette aventure collective possible.

Du 16 au 19 octobre, le festival à la Friche la Belle de Mai deviendra un lieu d’immersion, de veille partagée, d’hospitalité et de poésie électronique : les Rencontres Internationales, cœur battant du festival, feront dialoguer les pratiques artistiques et les expériences humaines.
Les œuvres nous appellent à devenir, à notre tour, des corps en éveil : saisis, sensibles, critiques. Elles convoqueront une mémoire poétique, une lenteur précieuse, une attention au monde.
Trois performances viendront ponctuer ces journées, façonnant la matière (musique, images, texte…).

Nous affirmerons nos amitiés videopoétiques et notre désir de circulation libre des regards et des œuvres en accueillant également deux festivals internationaux – VideoBardo (Argentine) et le Saigon Experimental Film Festival (Vietnam).

Des rencontres « d’un autre type » repousseront encore les frontières :

• des habitant.e.s de Marseille ouvriront le festival avec une programmation construite au fil des mois, accompagné.e.s par l’équipe des IV.
• deux autrices viendront partager leurs explorations des questions décoloniales, à travers une littérature des interstices.
• six artistes du projet Tae’thir (Tunisie, Egypte, Turquie, France, Maroc, Liban) nous partageront leurs œuvres, ouvrant un dialogue sur les intersections création/droits humains.

Nos échappées belles nous mèneront aussi à l’Université Aix- Marseille (Turbulence), à l’École d’Art d’Aix-en-Provence, et à Marseille au cinéma Vidéodrome 2 ainsi que dans deux structures sociales de la ville (l’ADPEI et Espoir Provence) transformées pour l’occasion en galeries populaires éphémères – parce que l’art doit vivre là où nous vivons.

Enfin, notre curiosité (prendre soin) au monde nous portera au-delà des frontières, vers l’Iran (Ispahan), l’Italie (Milan), l’Algérie (Alger), l’Argentine (Buenos Aires), et jusque sur la WebTV Visualcontainer, où une sélection de vidéo sera projetée durant un mois pour toucher celles et ceux qui ne peuvent nous rejoindre.

Le festival ne sera pas un refuge, mais un lieu intense à habiter, à éprouver.
Un espace-temps pour une veille ardente, partagée et nécessaire.